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Quelques exemples cliniques...

En Afrique, le face à face entre le patient et son thérapeute, ou colloque singulier, est encore menaçant. Pour de nombreuses personnes, le public et l’intime, le privé et le collectif, ne se distribuent pas de la même façon qu’en occident.

L’approche groupale des ateliers offre un cadre culturellement plus proche de l’expérience vécue par les patients et donc plus rassurant. Ainsi, le processus thérapeutique à l’œuvre dans les ateliers est celui de l’inscription d’une problématique singulière dans un univers symbolique partagé métaphoriquement et en quelque sorte « réellement ».

Concrètement quelques exemples cliniques éclaireront notre propos.

Certaines dépressions réactionnelles avec une importante inhibition pouvant apparaître comme un ralentissement idéomoteur sont assez difficilement accessibles en entretien individuel dans la mesure ou l’affect dépressif lui-même est dénié, en partie pour des raisons culturelles (le registre de la culpabilité est relégué au second plan derrière des notions de déshonneur par exemple).

La proposition d’expression en groupe dans les ateliers permet aux patients d’élaborer progressivement leur position dépressive à partir des œuvres produites. Dans un second temps, les échanges autour de l’oeuvre permettent d’accéder à une prise en charge de la maladie dépressive « par la parole ».

Certaines pathologies plus bruyantes, aux confins de l’hystérie et de la psychose
sont habituellement prises en charge par les tradipraticiens, les symptômes de ces patients étant considérés par les familles comme relevant du guérisseur. Les patients ne séjournent généralement dans les services de psychiatrie que le temps du contrôle de l’agitation.

Les ateliers proposent à ces patients une autre « scène », une autre issue. Ils peuvent dans un cadre groupal donner un relatif libre cours à leurs effloraisons délirantes ou semi délirantes. L’identité culturelle partagée des artistes et des patients dans ce contexte est fondamentale pour permettre au groupe d’être contenant et rassurant.
Ce cadre permet des soins plus individualisés et donc parfois un accrochage thérapeutique de bonne qualité.

Certaines pathologies psychotiques marquées par l’apragmatisme ne sont soignées que par une chimiothérapie, rien n’étant mis en oeuvre afin de contrecarrer l’évolution déficitaire.

En acceptant la difficulté ou l’absence d’investissement des patients et la lenteur de leur production, les artistes accueillent très facilement ces patients dans le cadre des ateliers. Ceux-ci deviennent à terme un lieu très important pour eux et leur famille en permettant de lutter efficacement contre les effets morcelant de la psychose.

Certaines pathologies post-traumatiques en particulier dans le cadre de conflit armé, sont parfois aggravées par la proposition d’entretien.

Les ateliers offrent une alternative positive en leur offrant la possibilité de choisir les modalités de l’expression des patients sur les évènements traumatiques.


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